Parlons Europe et Logement : un dialogue essentiel entre Bruxelles et la Bretagne

L’Aro Hlm Bretagne, en partenariat avec le Club D&H, a eu le plaisir le vendredi 14 novembre dernier d’accueillir Isabelle Le Callennec, Députée européenne aux côtés de Prudence Adjanohoun et Laurent Ghekiere pour un temps d’échanges privilégié. Une rencontre qui a permis de faire le point sur les travaux européens en cours concernant le logement social, dans un contexte où les enjeux régionaux et nationaux se rejoignent plus que jamais.

L’Europe au cœur des préoccupations du logement social

Alors que les territoires bretons font face à des tensions croissantes sur le logement, l’éclairage apporté par Isabelle Le Callennec sur les travaux menés par la Commission spéciale sur la crise du logement a été particulièrement précieux.
Plusieurs questions structurantes ont été abordées :

  • Les textes européens sont-ils encore des moteurs d’activité pour le logement social ?
  • Comment mieux mobiliser la Banque Européenne d’Investissement et les partenaires financiers ?
  • Quels leviers activer pour agir sur les coûts de construction, dans un marché en pleine recomposition ?

Ces échanges confirment que, même sans compétence directe en matière de logement, l’Union européenne joue un rôle de plus en plus déterminant dans l’accompagnement des politiques nationales et locales.

Le futur Plan Logement Abordable européen au centre des discussions

Laurent Ghekiere et Prudence Adjanohoun ont présenté les principales lignes du futur Plan Logement Abordable européen, un texte très attendu par les acteurs du secteur.
Les discussions ont notamment porté sur :

  • La possible mobilisation d’un prochain FEDER pour accompagner les projets de logement social et abordable ;
  • La réinterrogation du cadre SIEG (Service d’Intérêt Économique Général) ;
  • Le périmètre d’intervention du logement social face à celui du logement abordable, une distinction parfois floue mais aux conséquences concrètes pour les opérateurs.

Autant de sujets qui structurent l’avenir du parc social et des investissements nécessaires, alors que les besoins augmentent et que les financements nationaux restent incertains.

Entre Europe et État : un équilibre à préserver

Le message est clair : l’Europe souhaite soutenir les États et les acteurs de l’habitat dans leurs réponses à la crise du logement. Une démarche forte, surtout pour une institution qui ne détient pas formellement la compétence logement.

Mais cette dynamique européenne ne doit pas masquer l’essentiel :

  • Le logement doit rester une priorité nationale.
  • Les apports européens — qu’il s’agisse de financements ou de cadres d’action — ne peuvent devenir un prétexte au désengagement de l’État.

L’Europe peut être un levier, un accélérateur, parfois un révélateur. Mais elle ne peut se substituer à la responsabilité publique nationale en matière d’habitat, notamment sur les financements centraux comme le FNAP ou l’ANRU.

Bruxelles – Bretagne : un lien plus proche qu’on ne le croit

Cette rencontre l’a démontré : il n’y a parfois qu’un pas entre Bruxelles et la Bretagne. Les échanges riches et constructifs entre élus, représentants européens et acteurs du logement social montrent combien il est nécessaire de renforcer ce dialogue pour répondre collectivement à la crise du logement.

Un grand merci à l’ensemble des participants pour la qualité des interventions et la profondeur des réflexions partagées.


La construction d’un logement plus accessible et durable se nourrit de ces moments de convergence entre territoires, acteurs et niveaux de décision.